Album ...

... des conteurs qui sont passés par l'apc, un peu , beaucoup,

certains avec passion, d'autres avec folie.

... des conteurs qui sont restés, aussi .

 

Maëlle SOPENA, portrait...

coupe iroquois, mèche rouge, ... un look entre chasseuse de tête et femme fatale, Maëlle Sopena a de la gouaille et un sourire de môme effrontée. Elle traîne ses guêtres dans le milieu punk depuis pas mal d'années, et depuis peu, est devenue conteuse.

Maëlle n'a pas précisemment l'image de la conteuse telle qu'on peut l'imaginer, cela surprend, gêne parfois. Mais dès que l'histoire commence, elle prend le public par la main et l'entraîne dans un univers de poésie, d'humour et d'émotion, cultive les contrastes, aime à briser les idées reçues.

"J'aime bien ça, casser les images-types.
J'ai pas envie d'apporter ma culture urbaine dans le conte ...
c'est pas ça que je veux donner aux gens. ...
Dans le conte, c'est mon intimité qui est en jeu, c'est pas une façade.
On peut faire ce que l'on veut, divertir, faire réfléchir,
faire acte de mémoire ... Et puis, le public en fait ce qu'il veut;
Toi, tu donnes ce que tu as à donner. C'est tout."

Extraits des propos recueillis par Mandragore et Alice Duffaud
pour le journal rennais "Particule"édité par l'association "La Tondeuse à Roazhon".

Photo de Franck Galbrun, In-Situ

Xavier LESÈCHE, portrait ....

"Un look de lutin monté en graine, un regard espiègle ... ,
c'est évident, Xavier Lesèche a des prédispositions pour conter", dit-on.

Mais par quels chemins ?
Ou comment un villotin comme lui, qui n'est pas tombé dans le gallo quand il était petit, en vient à conter des récits de Bretagne et des contrées à l'entour.

C'est en débutant, à tâtons, il y a une bonne dizaine d'années, une carrière de guide dans la forêt de Brocéliande qu'il devient incollable sur les arbres, les lieux ... Il acquiert ainsi une somme de connaissances qui n'a aujourd'hui d'égal que sa passion pour son bout de terre : le pays de Brocéliande, "le pays pourpré" comme il aime à l'appeler.
Et c'est à force de le hanter, que ses histoires ont fini par le happer : il est devenu conteur.

... Je puise mes histoires du territoire de Brocéliande , même celles qui viennent de l'extérieur. J'arrive toujours à trouver un sentier pour les ramener à ce pays.Tous mes récits sont des adaptations
personnelles...
J'ai besoin de voir des images, savoir où l'histoire se passe, c'est pour cela que je continue à guider en forêt. C'est une source d'inspiration. Les moments les plus magiques quand tu racontes, c'est lorsque l'histoire se fait au présent, tout d'un coup des détails surgissent, les personnages prennent de l'ampleur...
... C'est une géographie : tu situes les personnages, les objets, tu connais ton espace. C'est une ambiance aussi que le conteur apporte aux histoires. Même si elles ont une base traditionnelle, chacun apporte ce qu'il souhaite raconter de la vie. Au bout du compte, ce ne sont jamais les mêmes histoires...

... De nos jours le conteur a plus un rôle ludique que de transmission mais il garde toujours l'amour des mots, des images. Il doit avoir un regard sur les gens, sur le monde, une parole vraiment forte pour parler du fond de lui-même, pour se dévoiler...

Extraits
de l'article de Thierry Charpentier, Le Télégramme, mai 99
et des propos recueillis par Philippe Lijour pour Musique Bretonne, avr.99

 

Guy FEUGUEUR, portrait ...

par Charles Dauvergne

Guy Feugueur est un jeune conteur malgré ses cheveux blancs ;

la moustache rieuse et séducteur en diable, il aime par dessus tout tourner la vie en dérision : c'est dans le rire que Guy est sérieux ...

le rire, est son conte de prédilection.

On dit aussi que c'est un diseur, un bâ d'la goule...

Grand menteur devant l'éternel, il puise dans sa vie déjà longue ma foi, ces instants de bizarrerie qu'il pétrit dans sa bouche pour dire les saveurs, les petits et grands bonheurs baignés de tant de mystère.

 

Charles DAUVERGNE, portrait ...  

"Pas blagueur et pourtant drôle , pas poète malgré un lyrisme de fait, pas chanteur sous quelques sous de ritournelles , Charles Dauvergne est un conteur qui navique au plaisir des mots et des images entre le rêve et la réalité. Son humeur fantaisiste , ses grimaces entendues, sa parole railleuse touchent sans en avoir l'air les points sensibles de nos contemporains, usant sans scrupule de la pertinente modernité des contes traditionnels.

Dans cet univers de sorcières relookées, de princesses belles comme des pages de magazines, de petits rois clairement référencés et de héros merveilleux dans lesquels chacun se reconnaîtra, il règle d'un bon trait les grandes questions socio-économiques actuelles, pour le plus grand bonheur des petits et des grands.

Ne cherchez pas le pamphlet ou la critique socio-politique quand il parle des banquiers comme du diable ou qu'il transforme les sorcières en gros industriels, il raconte seulement ce qu'il voit avec ses yeux de conteur ... et c'est vraiment drôle!".

 

Rémy BOUYAUX ... et Armel ROCHE, portraits

La musique adoucit les mœurs…s'est peut-être dit Rémy Bouyaux, conteur et accordéoniste à ses heures, pour s'accorder ainsi avec Armel Roche, flûtiste, saxophoniste, guitariste et chanteur, lui aussi à ses heures.

Ce conteur n'est pas du genre à se contenter d'une affirmation, c'est la nuance qui l'intéresse et c'est dans le détail qu'il excelle. Quant aux mœurs de ses contemporains, il les a visités dans tous les coins et les racoins.

Une présence simple et généreuse, des histoires qui font passer du rire au sourire.

Un juste équilibre entre la musique, les chants et les histoires.

Rémy prend le temps de nous installer à ses côtés, sans un geste, d'une voix presque neutre. Quelques mots choisis, les sensations s'éveillent ….Un monde naît.

Un mouvement des paupières, un sourire de pudeur, un clin d'œil à son musicien qui lui répond par une pirouette de connivence, une note d'humour et l'on repart à ses côtés, d'un pas tranquille, vers d'autres moments où se croisent le quotidien, le fantastique, la peur, la compassion, le rire, le rythme….

L'amour, la vie, la mort.

De Désirée à la robe bleue à fleurs roses qui se livre à des travaux subtils pour survivre, à Jean la Malchance qui aurait bien aimé se marier avec Angèle mais… en passant par ceux de Baguer Morvan qui en viennent aux mains avec ceux de Baguer Pican…
…dites-moi donc pourquoi ?

On pourrait penser qu'ils habitent tous le même village, un village qui, tout comme le conte, serait universel.

Pour qui connaît son répertoire, une phrase émerge, une grave et douce invitation à aller notre chemin quand se clôt l'histoire :

" Va, P'tit Pierre, va…. "

 

 

Hélène MALLET, portrait ...

Passionnée de danse, de théâtre et de littérature, Hélène est venue au conte en 1999
par l'intermédiaire des ateliers de l'APC.

Hélène, c'est une voix légère et c'est une écriture.
Ses histoires sont des créations très personnelles, sensibles et poétiques, histoires de femmes, histoires d'humains, de destinées émouvantes et mouvantes.

La grâce des mots et la danse du geste pour dire : le temps d'un sourire, Sara, Lucie, Eloïse construisent un quelquepart, enviable peut -être, possible sûrement,
acidulé d'une pique d'humour.

Texte d'Alice Duffaud, Mythos, scène découverte 2002